La violence basée sur le genre (VBG) constitue à la fois une discrimination et une violation des droits humains des femmes, en raison de sa nature systématique et profondément ancrée. Elle reflète des inégalités de pouvoir qui perpétuent la domination masculine et entravent l’émancipation des femmes. Selon les normes internationales, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), les États ont l’obligation de protéger les femmes contre toutes les formes de violence et de garantir leur droit à une vie exempte de violence. Le non-respect de ces obligations renforce des structures d’oppression et de silence, maintenant ainsi les femmes dans des situations de vulnérabilité et de dépendance.
La violence basée sur le genre (VBG) est l’une des violations des droits humains les plus répandues à travers le monde, touchant toutes les couches sociales et économiques. Elle compromet gravement la santé, la dignité, la liberté et la sécurité et l’autonomie des survivantes, tout en étant souvent entourée d’une culture de silence alimentée par des croyances et des normes culturelles. Manifestation des inégalités de pouvoir entre les hommes et les femmes, la VBG prend diverses formes, dont certaines sont banalisées par la société, entraînant stress, souffrance et traumatisme chez les personnes touchées.
Les violences basées sur le genre (VBG), également appelées violences liées au genre ou violences sexistes, désignent un large éventail de violences physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, juridique et institutionnelles, numérique et politique, qui sont souvent structurelles exercées à l’encontre d’une personne en raison de son sexe, de son identité de genre ou de son expression de genre. Ces violences, souvent dirigées contre les femmes, peuvent aussi toucher des personnes de tout genre. Elles résultent des inégalités de pouvoir basées sur les rôles sociaux assignés à chaque sexe.
La VBG inclut tout acte de violence causant ou susceptible de causer aux femmes des préjudices ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou privée. Bien que le terme « violences basées sur le genre » ne soit pas synonyme de « violences contre les femmes », il est fréquemment utilisé dans ce sens, car les femmes en sont les principales victimes.
Les types des violences basées sur le genre :
La violence basée sur le genre se manifeste sous plusieurs types :
Violence physique : Toute violence physique portant atteinte à la santé physique et laissant des séquelles graves ou légères sur le corps de la victime. Elle inclut tout acte de violence causant des blessures physiques à la victime, pouvant laisser des séquelles graves ou légères.
Exemples : coups, brûlures, morsures, étranglement, attaques avec des objets ou armes, etc.
Violence sexuelle : Tout acte ou tentative à caractère sexuel exercé sous la contrainte, peu importe la relation entre l’auteur et la victime. Cela inclut le viol, la tentative de viol, le harcèlement sexuel, l’exploitation sexuelle et la traite des femmes.
Violence psychologique : Résultat des autres formes de violence, elle vise à infliger une douleur émotionnelle, nuire à la dignité et à la sécurité de la victime. Cela comprend les menaces, les insultes, l’isolement, l’humiliation, et la violence verbale, dont les effets peuvent être aussi graves que ceux de la violence physique.
Violence socio-économique : Elle consiste à priver les femmes de ressources, de droits économiques et d’opportunités, comme l’accès à l’éducation, au travail, à des conditions de vie décentes, et à l’égalité salariale. Cela inclut la privation de la pension alimentaire et de l’héritage.
Violence juridique et institutionnelle : Elle désigne la discrimination envers les femmes dans les lois et règlements, les privant de leurs droits en tant que citoyennes. Ces législations discriminatoires peuvent causer des dommages physiques, psychologiques, ou économiques.
Violence numérique : il s’agit d’actes de violence commis ou incités par l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Cela peut inclure les téléphones portables, Internet, les réseaux sociaux et les courriels et ou l’intelligence artificielle…Les femmes et les filles victimes de violence en ligne peuvent ressentir de la peur, de la panique, de l’anxiété et de la dépression, ce qui affecte négativement leurs relations, leurs études, leur travail et leur vie sociale. Cela peut même les pousser à se retirer complètement d’Internet et des réseaux sociaux.
Violence politique : La violence politique à l’égard des femmes englobe toute menace, action ou pratique, ou une combinaison de celles-ci, visant à priver, restreindre, entraver ou limiter la participation et la représentation des femmes dans les instances de décision et de responsabilité, ainsi que dans toute activité politique, partisane, institutionnelle ou civique. Cette violence est fondée sur une discrimination liée au genre.
La situation dans le monde et au Maroc :
Au niveau mondial, selon les estimations de l’OMS, 35 % des femmes, soit près d’une femme sur trois, déclarent avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur partenaire intime ou d’autres personnes au cours de leur vie. Dans la plupart des cas, ces violences sont perpétrées par le partenaire intime. À l’échelle mondiale, environ un tiers (30 %) des femmes ayant eu des relations de couple rapportent avoir subi une forme de violence physique et/ou sexuelle de la part de leur partenaire au cours de leur existence.
Au Maroc, selon les données de l’enquête nationale de prévalence des violences de 2019 réalisée par le Haut-Commissariat au Plan, plus de 8 femmes et filles âgées de 15 à 74 ans sur 10 (soit 82,6 %) ont subi au moins un acte de violence au cours de leur vie, avec une prévalence de 83,1 % en milieu urbain et de 81,6 % en milieu rural. Au cours des 12 mois précédant l’enquête, plus de 7,6 millions de femmes, soit 57,1 %, ont été victimes d’au moins un acte de violence, tous contextes et formes confondus. Cette violence est plus fréquente chez les femmes vivant en milieu urbain (5,1 millions de femmes, soit 58,3 %) que chez celles vivant en milieu rural (2,5 millions, soit 55 %). La prévalence de la violence est particulièrement élevée dans certaines régions, telles que Casablanca-Settat (71,1 %), Béni Mellal-Khénifra (63,9 %), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (61,5 %) et Souss-Massa (58,2 %). En revanche, elle est plus faible dans les régions du Sud (37,4 %), l’Oriental (37,5 %) et Drâa-Tafilalet (40,6 %).