L’égalité est un principe central des droits humains des femmes, affirmé par divers normes et mécanismes internationaux. Les droits humains, tels que stipulés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, reconnaissent que tous les individus, sans distinction, ont droit à la dignité, à l’égalité et à la protection contre toute forme de discrimination. La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) constitue un cadre essentiel, obligeant les États à adopter des mesures pour éliminer les inégalités de genre et à promouvoir la participation des femmes dans tous les aspects de la vie.
L’égalité est l’une des bases fondamentales garantissant à chaque personne et à chaque groupe, indépendamment de leur sexe, genre, origine ou statut social, l’accès aux mêmes droits, devoirs et opportunités. Dans la lutte pour les droits des femmes, ce principe vise à éliminer les inégalités historiques qui persistent entre les hommes et les femmes, à la fois dans la sphère publique et privée.
L’égalité ne signifie pas que tous les individus sont identiques, mais que chaque personne doit être traité de manière équitable et égalitaire, avec une reconnaissance et une prise en compte des spécificités, besoins et aspirations uniques. Il s’agit de bâtir un environnement où toutes les personnes, et en particulier les femmes, peuvent s’épanouir sans subir de discrimination ou de violences fondées sur leur genre.
Au Maroc, comme ailleurs, les inégalités de genre sont profondément enracinées dans les structures sociales, civiles, politiques économiques, juridiques, culturelles et environnementales …. Ces inégalités se manifestent par des écarts de salaires et de l’employabilité, un accès inégal à l’information aux connaissances, à la technologie et aux ressources ainsi qu’à diverses opportunités. Des domaines tels que l’éducation, les soins de santé e la protection sociale, ou encore par la sous-représentativité des femmes et le manque de parité dans les circuits et les postes de décision, la violence, la dévalorisation de la charge domestique et la non-reconnaissance du travail de Care, révèlent également ces disparités. De plus, les stéréotypes et les normes sociales rigides continuent de perpétuer des comportements et des attitudes discriminatoires envers les femmes.
De plus, l’égalité est indissociable de la question du pouvoir. Dans de nombreuses sociétés, y compris au Maroc, le pouvoir économique social et culturel a historiquement été dominé par des structures patriarcales qui ont marginalisé les femmes et les personnes vulnérables. Ces structures ont dicté qui pouvait accéder à des positions de pouvoir et qui devait rester dans l’ombre. Lutter pour l’égalité, c’est donc aussi redéfinir les relations de pouvoir pour qu’elles soient plus justes, inclusives, équitables et égalitaires.
Le pouvoir ne se limite pas aux circuits et aux postes de direction ou de décision, il s’exerce également dans les dynamiques familiales, économiques et sociales. Lorsqu’une femme n’a pas le pouvoir de prendre des décisions concernant son corps, sa carrière, ou sa vie familiale, cela reflète une inégalité profondément enracinée. L’égalité, dans ce contexte, vise à établir l’équité et l’équilibre dans les relations en donnant aux femmes les mêmes capacités et opportunités que les hommes pour déterminer leur propre destin.
L’égalité de genre consiste à une transformation dans la perception et l’exercice du pouvoir. Cela nécessite de rompre avec les attitudes et les comportements rigides, excluant et discriminatoires qui perpétuent l’injustice. Une société égalitaire encourage et favorise la participation active des femmes à tous les niveaux, tout en reconnaissant et valorisant la contribution essentielle des femmes dans tous les domaines.
La justice de genre repose aussi sur le partage équitable du pouvoir économique. Les femmes doivent avoir un accès égal aux richesses, aux ressources financières, à la propriété, et à des opportunités économiques justes. De cette manière, elles peuvent non seulement contribuer au développement économique, mais aussi gagner en indépendance et en influence.
Le pouvoir doit aussi être repensé dans une perspective de coopération et de solidarité. En redistribuant équitablement le pouvoir, il ne s’agit pas de déplacer une domination, mais de construire un modèle où le pouvoir est partagé de manière juste et où chacun, indépendamment de son genre, peut contribuer de manière significative au progrès collectif.
Agir pour l’égalité, c’est donc s’engager pour une société plus inclusive, où chaque personne a la possibilité d’agir, d’influencer, et de participer pleinement à la vie sociale, politique et économique.
L’égalité, telle que nous la concevons, constitue à la fois un droit et un objectif. Pour y parvenir, il est essentiel de mettre en place des politiques publiques ambitieuses, un cadre législatif protecteur, et des actions concrètes sur le terrain pour garantir l’effectivité des droits des femmes et leur un accès égal à toutes les sphères de la société.
Notre engagement en faveur de l’égalité est indissociable de la lutte pour la Liberté, la Dignité la Justice sociale et la Démocratie, ainsi que la résilience contre toutes les formes de discrimination, quelle qu’en soit la nature.
Cette approche globale et holistique permet de reconnaître les multiples oppressions intersectionnelles que les femmes peuvent rencontrer et d’y répondre de manière adaptée.
C’est ainsi que nous pouvons envisager une société où l’égalité devient une réalité tangible, offrant à chacun et ensemble l’opportunité de s’épanouir et de participer activement à un avenir meilleur.